Face aux températures qui atteignent des records dans certaines régions de France, la tentation de s’équiper en climatisation est grande. Mais la « clim » n’est pas sans effets, car elle contribue notamment au réchauffement des zones urbaines. La Croix a passé en revue les solutions de remplacement.
Comment rafraîchir les logements sans climatisation
Ne pas climatiser à tout va
41,6 °C à Bordeaux, 41,4 °C à Bergerac ou encore 41 °C à Toulouse. Le mercure a atteint des sommets lundi 11 août. Une flambée qui devait se poursuivre mardi 12 août avec 42 °C attendus en Ardèche. En cet été 2025, une partie de la France étouffée. De quoi relancer les débats sur l’équipement en climatisation. Faut-il que les Français s’en dotent massivement ? La question, encore anodine il y a quelques années, a fait l’objet d’une polémique au début du mois de juillet, Marine Le Pen réclamant un « grand plan d’équipement ». Ayant d’incontestables effets positifs sur la santé, la « clim » se révèle parfois indispensable. De là à la généraliser, il y a un pas que les experts ne franchissent pas. Et pour cause, elle contribue au phénomène d’îlot de chaleur dans des zones urbaines déjà surchauffées. Les rejets des gaz frigorigènes lors de la fabrication et de la fin de vie des appareils génèrent des émissions. Enfin, la climatisation est gourmande en électricité. À l’échelle mondiale, elle est ainsi responsable de 7 % de la consommation. Certes, en France, les risques pour le réseau seraient maîtrisés à l’horizon 2035, selon RTE. Il n’empêche que l’utilisation de la clim peut faire déraper une facture d’électricité ; la double peine pour les ménages en situation de précarité énergétique qui cuisent dans leur « bouilloire thermique ». Autant de raisons qui invitent à ne pas climatiser à tout va. Position utopiste diront certains. Pourtant, des alternatives existent. Tour d’horizon.
Alban de Montigny et Camille Richir
Les ventilateurs de plafond reviennent au goût du jour
Autre solution que la climatisation : les brasseurs d’air ou ventilateurs de plafond. Plus efficaces que les petits ventilateurs sur pied, ils peuvent permettre de supporter des températures intérieures « jusqu’à 32 °C », estime Alain Bornarel, rejoignant plusieurs experts que nous avons interrogés. Souffrant parfois d’une image vieillotte, ils sont assez peu répandus, regrette-t-on au sein de l’Association française des professionnels des ventilateurs de plafond. « En France métropolitaine, on constate une légère accélération des ventes et une intégration à des grands projets comme des gares ou des universités, souligne Patrice Wolff, dirigeant de l’entreprise Turbobrise et trésorier de l’association. Mais selon nos estimations, le taux d’équipement des logements n’est que de 2,5 %. C’est 35 % dans les départements d’outre-mer et 60 % aux États-Unis. »
Et pourtant, ils sont comme les volets, recommandés en tête des alternatives à la climatisation par l’Ademe. « S’ils sont correctement installés, dimensionnés et choisis, ils permettent de baisser le ressenti de la température jusqu’à 4 °C », explique Hakim Hamadou. Selon une étude menée par des chercheurs de l’université de Berkeley, les combiner à la climatisation permet de baisser la consommation d’électricité de cette dernière de 30 %. Fin 2024, leur TVA a été abaissée à 5,5 % s’ils sont installés dans le cadre d’une rénovation. Ils ont été également rendus éligibles à un financement public via MaPrimeRénov’ sous réserve qu’ils soient installés dans le cadre d’une rénovation dite « globale » du logement.
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